Chauffeur : S’engager dans un métier d’avenir
Pour résoudre la pénurie de jeunes conducteurs, le secteur de la logistique a besoin de programmes de formation attractifs. Depuis dix ans, la société DACHSER Service und Ausbildungs GmbH s’impose comme un leader dans ce domaine. L’agence de Brême s’engage à ses côtés depuis sa création.
À première vue, ce nouveau véhicule est un « simple » camion. Pourtant, il est rapidement devenu la star silencieuse du centre logistique DACHSER de Brême. Le 16 tonnes électrique de Renault qui se déplace sans bruit et sans émission dans la ville de Brême et ses environs apparait comme une solution de transport discrète et respectueuse de l’environnement. C’est l’idole des chauffeurs, mais aussi des destinataires et des passants. « Les gens remarquent tout de suite ses niveaux sonores réduits, mais notre camion électrique est aussi très maniable. Il est donc parfaitement adapté aux centres-villes », se réjouit Michael Schrader, General Manager European Logistics DACHSER Bremen.
« La technologie intelligente est essentielle, mais les personnes qui la font fonctionner le sont tout autant », souligne-t-il. « Un véhicule high-tech a besoin d’un excellent conducteur. » Or, le manque de personnel qualifié est un problème structurel qui ne date pas d’hier. La filière logistique peine à recruter de jeunes chauffeurs. Selon une étude de l’International Road Transport Union (IRU), 62 % des transporteurs européens indiquent rencontrer des difficultés à recruter des chauffeurs de poids lourds. Il manque 70 000 professionnels rien qu’en Allemagne, et environ 20 000 postes supplémentaires pourraient rester vacants chaque année.
Une formation de référence
DACHSER a été l’une des premières entreprises de logistique à relever le défi avec le lancement en 2014 d’un vaste programme de qualification et la création de « DACHSER Service und Ausbildungs GmbH ». L’objectif était d’attirer les jeunes vers le métier de chauffeur, de susciter leur enthousiasme, de les former et de les fidéliser à long terme dans la filière, avec éventuellement la perspective de fonder leur propre entreprise de transport.
À Brême, le concept a trouvé un terrain fertile dès son lancement. Au sein du comité de pilotage, Michael Schrader a activement contribué à la mise en place et au développement de l’entreprise. Le directeur de l’agence brêmoise a confié la réalisation du projet à son gestionnaire de flotte, Christopher Trettin. « En 2015, nous n’avons réussi à recruter qu’un seul jeune, un peu plus tard, leur nombre est passé à trois, mais aucun n’a terminé la formation », se souvient Christopher Trettin, précisant que le taux d’abandon dans cette formation a toujours été élevé, souvent supérieur à 50 %. « Nous ne nous sommes pas découragés pour autant. Nous nous sommes progressivement améliorés et le bouche-à-oreille a fait le reste. Le bruit s’est rapidement répandu que les formations de DACHSER étaient intéressantes et de qualité. Aujourd’hui, nous avons entre six et douze alternants sur les trois années de la formation. »
Chaque année, une centaine de jeunes commencent une formation de chauffeur dispensée dans les agences DACHSER. En l’espace de dix ans, elle est devenue l’une des principales entreprises de formation des chauffeurs en Allemagne. « Nous avons professionnalisé la formation continue (TQ1) et revu tous les processus liés à ce métier », explique Alexander Tonn, COO Road Logistics de DACHSER.
« Il ne suffit pas de trouver de bons conducteurs, encore faut-il savoir les fidéliser et les motiver à long terme », insiste Hendrik Jansen, Managing Director de DACHSER Service und Ausbildungs GmbH. D’autant plus que l’attitude à l’égard du travail a beaucoup évolué. Aujourd’hui, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la communication et la volonté de faire un travail qui a du sens sont devenus essentiels.
Une culture fondée sur la solidarité
Torsten Heiber se souvient du jour où il a commencé sa formation à Brême en 2015. Il progressait rapidement, à la grande satisfaction du gestionnaire de flotte. Pourtant, il a décidé de changer d’orientation professionnelle et a interrompu sa formation. En 2018, il est toutefois revenu chez DACHSER. Il a terminé sa formation avec brio en 2020 et a travaillé pendant un certain temps au sein de la Task Force. Cette équipe de chauffeurs apporte son soutien aux partenaires de service de DACHSER lors des pics d’activité. Aujourd’hui, Torsten a 26 ans. Il a mûri professionnellement et personnellement, et a rejoint le service de gestion de flotte. Aux côtés de Christopher Trettin, il s’occupe avec beaucoup de passion des jeunes conducteurs en formation dans l’agence de Brême. « Torsten est un véritable atout pour notre service. Il connaît les exigences de la formation et le quotidien des chauffeurs, mais aussi les préjugés et les tentations que l’on peut rencontrer dans ce parcours professionnel », se félicite Christopher Trettin. « Nos alternants apprécient beaucoup ces compétences, tout comme nous. »
Henrike Eisleb est elle-même alternante. À 20 ans, cette jeune chauffeuse en deuxième année de formation est déjà une collaboratrice reconnue à Brême. Cela ne va pas de soi. Les conductrices sont encore rares dans cette branche qui ne compte que 2 % de femmes. Selon Christopher Trettin, l’image encore très masculine des « rois de la route » est l’une des raisons de ce manque d’intérêt pour ce métier réputé être très physique. « Il est clair qu’il faut parfois retrousser ses manches, par exemple pour déployer les béquilles d’une caisse mobile une fois la manœuvre terminée », explique-t-il. Cependant, il existe désormais des outils ergonomiques qui permettent de soulever des charges lourdes ainsi que de chariots élévateurs électriques qui facilitent considérablement le déplacement des palettes. « C’est une erreur de penser que ce n’est pas un métier adapté aux femmes. Henrike excelle dans sa formation. Nous n’avons eu que des expériences positives avec nos chauffeuses. »
Un métier exigeant
Aujourd’hui, les chauffeurs et chauffeuses ont d’ailleurs davantage besoin d’intelligence que de muscle, surtout lorsqu’il s’agit d’utiliser efficacement les véhicules.
« Les véhicules électriques que nous utilisons sont généralement conduits par les alternants », souligne Hendrik Jansen. « Ils sont curieux et fascinés par les nouvelles technologies. Leur statut de “first mover” leur donne confiance en eux et la certitude d’être sur une voie prometteuse. » À Brême, les alternants de troisième année sont aux commandes du tout nouveau Renault Trucks E-Tech D16. « Henrie attend ce moment avec impatience. Nos jeunes sont toujours fiers de se voir confier des technologies de pointe », constate Christopher Trettin.
Les futurs chauffeurs ont toutes les raisons d’être fiers, car ils se préparent à un métier exigeant. Ils doivent avoir des compétences techniques et maîtriser le véhicule, mais aussi disposer de connaissances juridiques et administratives solides, notamment en ce qui concerne la sécurité routière, le transport de marchandises dangereuses ou la sécurisation du chargement. « Cela exige des qualités particulières », précise Christopher Trettin. « Les conducteurs ne sont pas des assistants, mais des professionnels qui sont responsables de leur véhicule et des marchandises transportées. Avec en moyenne 16 arrêts dans 16 endroits distincts, ils rencontrent beaucoup d’individus différents. Il faut donc faire preuve de prestance et de la personnalité. »
Définir de nouveaux standards
Forte de l’expérience acquise au cours de ses dix années, DACHSER Service und Ausbildungs GmbH s’est fixé un objectif clair : « Pour faire face aux tensions accrues sur le marché du travail, il faut plus que jamais miser sur une collaboration basée sur la confiance et le respect mutuel, offrir aux chauffeurs des conditions de travail attrayantes et mettre en place une coopération étroite et durable avec nos partenaires de service », souligne Alexander Tonn.
Cette année, Road Logistics a lancé une initiative visant à établir une collaboration loyale et respectueuse avec les entreprises de transport. Elle repose sur un code de conduite qui définit des règles de coopération homogènes.
Ces divers concepts et initiatives ne permettront pas à eux seuls de remédier à la pénurie structurelle de chauffeurs qui sévit à travers le monde, mais ils ouvrent la voie. « La pérennité d’une prestation logistique dépend de la qualité du service et des personnes qui le fournissent jour après jour. La formation joue donc un rôle majeur dans le succès d’une entreprise », conclut Alexander Tonn. Ainsi, comme le montre l’exemple de Brême, les stars ne sont pas seulement les véhicules de dernière génération, mais aussi les chauffeurs qui sont au volant.